Anouk Trudel, Directrice Pays et PDG de Veolia Canada, diplômée de l’EMBA McGill-HEC Montréal en 2013, nous offre une vision riche et nuancée du succès. Selon elle, le succès ne se limite pas aux résultats professionnels, mais réside dans la somme des plaisirs quotidiens, des réussites professionnelles et personnelles, ainsi que dans la capacité à être présente pour ceux qui comptent pour elle.
« Le succès se définit par le plaisir que je prends à travailler quotidiennement avec mes équipes, les petites et grandes célébrations de nos réussites et atteintes de nos objectifs, ainsi qu’une vie familiale aussi harmonieuse que possible, sachant les compromis que chacun fait pour vivre ensemble. Le succès réside aussi dans la capacité d’être là pour ceux qui comptent, que ce soit la famille ou les ami(e)s, mais aussi, d’avoir le temps de simplement marcher en forêt avec mon chien. C’est la somme de ces choses qui fait que je me dis “j’ai du succès”.»
Au fil des années, la définition du succès d’Anouk s’est adaptée à sa réalité (responsabilité grandissante et définition de la famille qui évolue), mais son essence est restée intacte. Elle souligne que malgré les changements dans sa vie professionnelle et personnelle, la recherche d’un équilibre entre plaisir au travail, célébration des réussites et vie familiale harmonieuse a toujours été au cœur de sa définition de succès, «et donc au cœur des décisions sur mon parcours professionnel.»
Réussir dans un nouveau rôle, en temps de crise
Parmi ses succès professionnels marquants, Anouk cite le redressement des opérations au CHUM pendant la pandémie.
«Ce que l’équipe et moi avons réussi au CHUM lors de la pandémie est un véritable succès: redresser les opérations, bâtir une relation de respect avec le client et aligner la performance avec les exigences contractuelles.»
Pour y arriver, alors qu’elle avait encore bien peu de connaissances dans la gestion de bâtiment, elle a misé sur ce qu’elle maîtrisait déjà « travailler dans le respect avec le client, bâtir une relation de confiance mutuelle, redresser des processus et gérer des contrats complexes ». Anouk a aussi pu compter sur une équipe formidable.
«À l’époque, mon équipe au CHUM a su partager son expertise et ses connaissances et m’a permis de comprendre les défis et de bâtir ma crédibilité auprès des diverses parties prenantes.»
Anouk reconnaît l’importance de la collaboration pour surmonter les défis et atteindre l’excellence opérationnelle.
«Je devais établir mon rôle et mon autorité, mais surtout influencer et guider l’équipe à travailler dans la collaboration. Les silos (ou ce que j’appelle des “mini-empires”) sont nuisibles à la performance. C’est la collaboration et l’imputabilité de chacun en conjonction avec l’amélioration de divers processus (administratifs et opérationnels) qui ont permis de relever le niveau d’excellence opérationnelle, satisfaire les critères de performance contractuels et éventuellement améliorer les résultats financiers.»
La force des choix de vie
Anouk attribue une grande partie de son succès à des choix de vie courageux, tels que sa transition du secteur Consulting au secteur Outsourcing chez Accenture afin de pouvoir limiter ses déplacements et être plus présente pour ses enfants. Elle souligne également l’impact décisif de son EMBA, alors qu’elle travaillait chez Desjardins sur son ascension professionnelle. «Le programme m’a positionné de manière positive pour les rôles qui ont suivi».
Puis, elle a suivi son intuition et elle a accepté le poste de Directrice de Site au CHUM. Cette décision a mené à deux promotions en moins de deux ans, et à l’atteinte de son poste actuel de PDG Veolia Canada. Cette prise de risque était définitivement la meilleure décision pour elle.
Apprendre à écouter les limites de sa «batterie interne»
Anouk dit devoir faire face à un obstacle chronique : « gérer la différence entre mon envie de tout faire et la capacité de ma batterie interne.»
C’est-à-dire, gérer le désir de s’impliquer dans de multiples projets et activités tout en reconnaissant les limites de sa propre énergie physique et mentale. Cette réalisation l’a menée à apprendre, parfois de manière difficile, à prioriser les engagements qui suscitent son enthousiasme, tout en acceptant qu’elle doive aussi dire non.
«Bref, comprendre et accepter surtout que je ne peux tout faire ce qui me tente. »
En alignant ses choix sur ses valeurs, notamment sa volonté d’être présente pour ses proches et de cultiver la sérénité, elle a intégré une leçon de vie précieuse.
L’EMBA comme pilier du succès
L’EMBA a joué un rôle fondamental dans la carrière d’Anouk, lui offrant une base solide de connaissances et de principes de gestion. Elle souligne l’importance du réseau formé lors du programme et son impact durable sur ses apprentissages et ses relations professionnelles.
Plus de dix ans après sa diplomation, Anouk utilise encore plusieurs des notions du programme EMBA.
« Aujourd’hui j’y fais encore référence en termes de certains de mes principes de gestion (collaboration, imputabilité, gouvernance), mais aussi pour mon style de leadership. Je retourne à certaines lectures pour me rafraîchir la mémoire. J’ai d’ailleurs relu, récemment, les écrits de Laurent Lapierre [directeur du module Reflective Mindset lors du passage d’Anouk à l’EMBA]. C’est un de mes apprentissages les plus importants : on gère comme on est! »
Un impact pour la génération future
En regardant vers l’avenir, Anouk aspire à faire une différence dans la lutte contre les changements climatiques et à inspirer les futures générations de femmes leaders.
« Mon choix de carrière actuel est très ancré dans les changements climatiques et je souhaite pouvoir faire une différence avec mes équipes pour réduire ces impacts. Je désire aussi pouvoir partager mon expérience avec la génération plus jeune afin que, les femmes et les leaders du futur issus de minorités, puissent s’épanouir.»
Elle s’engage également activement dans des initiatives sociales, notamment auprès de la Fondation Joseph-François-Perrault, école du quartier Saint-Michel, où elle et son fils ont étudié.
