Recommandations pour un conseil d’administration efficace

Comment s’assurer d’avoir un conseil d’administration (CA) efficace ?

Voici les recommandations de :

  • Louise St-Pierre, ex-présidente et chef de la direction de Cogeco Connexion et présidente du conseil du Domaine Forget ;
  • Josée Duplessis (EMBA 2016), chef de cabinet pour le ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social du Canada ;
  • Guillaume Lavoie (EMBA 2016), associé chez Lavery Avocats et membre du conseil d’administration du cabinet ;
  • Ginette Mailhot (EMBA 2014), fondatrice de Capital Humain Plus, présidente du CA de la Corporation de Développement Économique de la MRC de Joliette et d’Anges Québec. 
  1. Décider si l’on veut réellement avoir un CA.

Ginette Mailhot est une entrepreneure aguerrie. Elle est d’avis que plusieurs entrepreneurs auront toujours des réserves à mettre en place un conseil d’administration (ou un comité consultatif) dans leur organisation tout simplement parce qu’ils croient que « c’est lourd et que ça coûte cher ». Bien qu’elle reconnaisse qu’il y a une part de vérité dans cela, Ginette est convaincue que le CA est synonyme de rigueur. Travailler avec un conseil exige de la structure, ce qui peut souvent être gage d’une plus grande efficacité.

  1. Réfléchir à qui on désire comme administrateurs.

Pour Louise St-Pierre, il faut se battre pour la diversité, sous toutes ses formes, celle qui est liée à l’identité de chacun. Elle note donc que puisque nous avons tous des préjugés, nous devons nous’assurer qu’ils n’influencent pas nos choix.

Selon Ginette Mailhot, les gens de l’externe de notre entreprise sont très importants. Ils peuvent être particulièrement utiles pour aider l’entreprise là où l’expertise peut manquer à l’interne. Elle recommande donc d’oser demander aux gens qui ont énormément d’expertise, aux gens qu’on admire. Le CA peut être une source riche de ressources, mais ce n’est possible que si le CA regroupe des gens de profils et expertises diverses.

Louise recommande de faire attention au « boys club » et de prendre le temps de choisir les bonnes personnes, pour les besoins de chacun. C’est-à-dire, un conseil qui saura représenter les intérêts autant des clients que des employés.

Selon Guillaume Lavoie, il faut s’assurer de choisir des administrateurs qui prennent leur rôle au sérieux, qui ont un réel intérêt, une passion pour l’entreprise et sa mission. On s’assure ainsi que tous travaillent en fonction de l’objectif commun.

  1. S’assurer que le CA joue son rôle.

Louise St-Pierre soutient que la meilleure façon de s’assurer de la réelle contribution de chacun est de procéder à des évaluations 360. Ce qui signifie que tous les membres s’évaluent entre eux. Les évaluations devraient se faire annuellement, avant les assemblées générales. Le président devrait, lui aussi, être évalué par l’ensemble des administrateurs. Les objectifs et les tâches de chacun doivent être clairs, puisqu’ils seront à la base de l’évaluation.

Josée Duplessis insiste sur une des difficultés du rôle de membre de CA, soit de trouver le juste équilibre entre soutenir ou challenger. Avant tout, la responsabilité première est, selon elle, de comprendre comment va l’entreprise : bien lire l’environnement, les mouvements sociaux, comprendre qui sont les actionnaires, etc. Puis, il faut avoir le courage d’adresser les vraies questions si les choses ne se déroulent pas bien.

Ces quatre membres chevronnés de conseils d’administration sont tous d’accord pour dire que l’efficacité d’un conseil d’administration est une responsabilité en continu, car les membres du conseil d’administration et les conditions d’affaires sont en constante évolution.