Krishnamurthy_InduUne réforme majeure de l’immigration est en préparation au Québec. Cette réforme entraînera une révision en profondeur de la loi québécoise de l’immigration, du modèle québécois d’immigration et d’interculturalisme à la façon dont le Québec sélectionne, accueille et intègre les étrangers au marché du travail. C’est pourquoi, la ministre de l’Immigration, Kathleen Weil, a entrepris, en janvier 2015, d’importantes consultations.

Le timing de ces consultations était parfait pour Indu Krishnamurthy, diplômée de l’EMBA McGill-HEC Montréal en 2015, et coordonnatrice de projet à l’ACEM (l’Association communautaire d’emprunt de Montréal). En effet, le travail final de l’EMBA d’Indu, complété en décembre 2014, portait sur l’utilisation possible du microcrédit comme outil d’inclusion pour les professionnels immigrants au Québec et au Canada.

Après avoir terminé avec succès les neuf modules du programme, Indu, comme tous les participants de l’EMBA McGill-HEC Montréal a entrepris son travail final. Elle a ainsi pu choisir un sujet pertinent pour son organisation et pour elle, et a consacré près de quatre mois à sa réalisation. L’EMBA lui a attribué un superviseur, Luciano Barin Cruz, professeur agrégé de management à HEC Montréal, qui a pu la conseiller sur la documentation à consulter, sa collecte et son analyse des données ainsi que sur les conclusions possibles à tirer.

Après avoir conduit différentes entrevues auprès d’immigrants et avoir faire remplir un sondage, Indu Krishnamurthy a pu analyser les données recueillies à la lumière de sa question de recherche et observer la possible utilisation du microcrédit comme outil d’inclusion personnelle, éducationnelle et institutionnelle pour les professionnels immigrants au Canada.

Les résultats de son travail démontrent que les immigrants doivent avant tout pouvoir utiliser leurs habiletés et connaissances à leur plein potentiel dans leur société d’adoption afin de limiter l’impact négatif d’une déqualification sur la société et l’économie canadienne. C’est à cette fin que le microcrédit devient un outil d’inclusion et un important levier, puisqu’il permet aux immigrants de démarrer le processus de reconnaissance de leurs acquis professionnels plus rapidement.

L’une des propositions du travail final d’Indu était de soumettre les résultats de l’étude pour assurer la pérennité du projet pilote fédéral de recherche de prêts pour la reconnaissance des compétences professionnelles des immigrants en obtenant l’appui du gouvernement. C’est ainsi que, récemment, en se basant sur la recherche et les résultats du travail d’Indu, l’ACEM a pu présenter un mémoire dans le cadre de la consultation sur la réforme de l’immigration du Ministère de l’immigration intitulé : « Vers une politique québécoise en matière d’immigration, de diversité et d’inclusion » qui met l’emphase sur l’importance du projet de microcrédit.

D’autres propositions s’adressaient aussi directement au gouvernement fédéral et provincial quant à leur politique sur l’immigration. Entres autres, Indu recommandait au gouvernement de faire preuve de plus de transparence et donc, d’informer les immigrants sur les difficultés qu’ils pourraient potentiellement rencontrer dans le marché du travail canadien. Idéalement, le gouvernement devrait aussi recruter des professionnels de niveau intermédiaire pour ne pas que les immigrants entrent en compétition avec les jeunes diplômés universitaires canadiens. Indu proposait aussi la mise en place d’un programme de mentorat pour favoriser la création de réseaux professionnels au pays pour les immigrants.

Le travail final d’Indu Krishnamurthy n’est qu’un exemple de la portée des travaux finaux des diplômés de l’EMBA McGill-HEC Montréal, le sien ayant un potentiel d’impact important pour son organisation mais aussi, pour la communauté.