15 ans de succès EMBA McGill-HEC Montréal La cohorte 2024

Nos diplômé(e)s de la cohorte 2024 de l’EMBA McGill-HEC Montréal partagent leurs visions du succès et leur point de vue sur le programme Executive MBA.

Michèle Jean Pierre

Michèle Jean Pierre

Diplômée de la cohorte 2024 de l’EMBA McGill-HEC Montréal

Directrice administrative et financière
La Société du Rhum Barbancourt S.A

Comment définissez-vous le succès?

Voilà un mot polymorphe ! La définition du succès peut varier d’une personne à une autre. Elle dépendra, selon moi, de ce que nous portons en nous comme histoire, expérience et également de notre éducation et de nos valeurs. En classe terminale chez les sœurs de l’Institution du Sacré Cœur de Turgeau à Port-au-Prince, notre professeur de philosophie nous avait laconiquement demandé : « Est-il plus important de réussir dans la vie ou réussir sa vie ? ». Bien sûr adolescente, je n’avais pu saisir la portée (je dirais métaphysique) de cette question. Cependant, à mesure que je j’avançais dans ma carrière j’ai eu à méditer sur cette question.

En effet, pour beaucoup d’entre nous la réussite se mesure par leurs comptes bancaires, leurs portefeuilles d’investissement ou généralement à l’aune de leur bien-être matériel. La plupart d’entre nous appréhende le succès à travers le prisme de la richesse matérielle et financière. Cependant, j’ai compris au cours de ma carrière que la vie ne peut être compartimentée. Elle est un bloc monolithique. Le succès pour moi c’est de réussir dans tous les aspects de ma vie, en tant que professionnelle, épouse et citoyenne. Malheureusement, ce succès ne peut être apprécié que lorsqu’on n’est plus là. Il s’appréciera par le nombre de personnes que j’aurai touché positivement dans ma vie.

Pensez-vous que l’EMBA McGill-HEC Montréal jouera un rôle dans votre parcours et succès futur? Comment?

M’inscrire dans un programme de EMBA au début de 2022 n’était pas l’ordre du jour. C’est Madame Delphine Gardere, la CEO de La Société du Rhum Barbancourt S.A (SRB), qui m’a, un jour, suggérée de faire un EMBA.

A dire vrai, je n’ai jamais discuté avec elle pour connaitre les motivations de cette suggestion. Avait-elle pressenti les avantages qu’apporteraient un EMBA a un mon parcours et à mon cheminement vers le succès ? Avec le recul, je mesure tous les apports de l’EMBA McGill-HEC Montréal. Je tiens ici à la remercier de m’avoir, en dépit de mes réticences, poussée à faire cet EMBA.

Après avoir discuté avec mon époux, j’ai décidé de renouer avec le versant québécois de ma vie et de me réconcilier avec l’hiver (qui n’est pas aussi rédhibitoire comme je me l’étais convaincue). Très vite, les lectures, les discussions en classe et les formations m’ont amenée à remettre en question ma vision et mon approche dans ma fonction de CFO à la SRB. Très vite, j’ai appris à déléguer certaines de mes responsabilités à mes collaborateurs et à être plus à l’écoute de mes collègues. Je reste persuadée que le module Collaborative Mindset a grandement contribué à cette évolution. Pour moi, c’est déjà un succès.

L’EMBA m’a permise, comme Alice, de voir de l’autre côté du miroir ; c’est un peu comme Michèle au pays des merveilles. La rencontre avec des collègues de divers horizons avec des histoires, des expériences et des problèmes différents est la plus grande richesse de cet EMBA.

Un autre module qui m’a marquée est Future Ready Mindset où on devrait simuler des scenarii favorables ou adverses et leurs impacts sur nos entreprises.

En regardant vers l’avenir, quel impact aimeriez-vous avoir?

Il est clair que j’appréhende l’avenir différemment. L’expérience de cet EMBA a conforté mon appartenance aux deux (2) cultures : haïtienne et québécoise. L’avenir ne peut être envisagé en dehors de cette réalité.  Peut-être qu’à mon niveau je faciliterai le renforcement entre Haïti et le Canada.

La solution facile serait de profiter de la plus-value que constitue cet EMBA pour rechercher un emploi bien rémunéré au Canada. Mais je me souviens de l’enseignement de mes parents : « Fuis la facilité, cultive l’amour du travail ». L’avenir sera pour moi un trait d’union entre le Québec et Haïti.

Déjà dans le cadre de ce programme j’ai, avec un collègue de la cohorte établi les contacts pour mettre en partenariat avec la Fondation Barbancourt, un laboratoire informatique pour les jeunes des quartiers défavorisés jouxtant le Domaine Barbancourt. A terme, les jeunes formés dans le cadre de ce projet devraient pouvoir fournir des services à des firmes spécialisées dans les NTI (New Technology Information) basées à l’étranger. Avec les défis sécuritaires actuels ce projet nécessitera un engagement sérieux de tous les intervenants pour sa réussite.